Qu'est ce qu'il se passe dans les parages ?
Parfois, il est nécessaire de faire un retour en arrière pour avancer. C'est précisément ce que fait le groupe BODEGA, commentateur culturel punk, sur son nouvel album, en esquissant un avenir nouveau à partir des fragments de son passé, empreints de fuzz et de critique consumériste. "C'est quelque chose que nous voulions faire depuis des années", explique le guitariste et chanteur Ben Hozie à propos de "Our Brand Could Be Yr Life" - une collection de réflexions indie-rock accrocheuses sur l'évolution lente de la pensée corporatiste dans la culture des jeunes, écrite pour la première fois il y a huit ans. À l'époque connu sous le nom de BODEGA BAY, le groupe de Brooklyn avait alors enregistré ces chansons sous la forme d'un double album paradoxal.
Aujourd'hui, BODEGA - complété par le guitariste Dan Ryan, le bassiste Adam See et le batteur Adam Shumski - a réinterprété "Our Brand Could Be Yr Life" pour 2024. "Nous avons considéré cette démarche comme celle d'un réalisateur revisitant l'un de ses anciens films, à l'instar d'Hitchcock qui a refait L'homme qui en savait trop, ou de Yasujirô Ozu qui a revisité L'histoire des herbes flottantes", explique Hozie, pour qui il n'est jamais surprenant d'aborder la musique à travers un prisme cinématographique. Après tout, il s'agit d'un créatif qui, en plus de son travail au sein de BODEGA, est un réalisateur de films indépendants renommé (PVT Chat, son drame de 2020 sur le commerce du sexe en ligne, a reçu des critiques dithyrambiques). "Lorsque vous êtes plus âgé et que vous maîtrisez mieux votre métier, vous pouvez revisiter le même matériel mais en faire quelque chose de différent.
Au beau milieu du Parc de la Villette, à proximité du Zénith de Paris, le Trabendo, salle pouvant accueillir 700 personnes, est un lieu à l'architecture unique. L'édifice aux lignes épurées et peint en rouge vif est l'œuvre de l'architecte Bernard Tschumi, responsable également de l'architecture du Fresnoy et du Zénith de Rouen.
Le lieu s'est fait connaître au départ sous le nom de Hot Brass, dans les années 90, avec une programmation orientée jazz et black music. Renommé Trabendo en l'an 2000, la salle de concerts permet une réelle proximité avec les artistes et ouvre ses portes à la scène électronique, notamment en accueillant certains concerts du Festival Factory, ainsi qu'aux concerts de rock : Steve Coleman, Ben Harper, Keziah Jones, ou encore Metallica ont déjà investi la scène.