SEBASTIEN TELLIER le mercredi 30 juin 2021

SEBASTIEN TELLIER

mercredi 30 juin 2021, 20h00

RAMONVILLE ST AGNE

LE BIKINI

Trop tard
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« Des pulsions de compositions ». Le désir de « s’envoler et de fuir très loin ». Voilà ce qui a donné naissance à Domesticated. Six ans après la sortie de L’Aventura, après avoir signé quelques musiques de film pour le plaisir et écrit un disque pour Dita Von Teese, il était temps pour Sébastien Tellier de retrouver le huis-clos nécessaire à sa création personnelle. C’est dans le studio de Bernard Estardy, CBE, dans le 18e arrondissement parisien, qu’il a travaillé Domesticated, comme à la maison, sans se presser : « Quand on compose, on est naturellement à vif… et j’avais besoin de me sentir protégé. »
Dans la dernière scène du film culte de Michelangelo Antonioni, Zabriskie Point, sorti en salles il y a 50 ans, voltigent dans les airs des objets du quotidien. Une télévision, un dressing, des tables… Un peu comme dans la vie de Sébastien Tellier. Désormais marié et père, il sait reconnaître les produits ménagers au supermarché, et les mythes de la consommation façon Roland Barthes n’ont plus de secret pour lui. Même si, rassurons-nous, il reste également – et avant tout – l’un des auteurs-compositeurs français les plus surprenants, en perpétuelle recherche d’inspiration.
L’objet de ce sixième album solo et studio ? « Transformer le quotidien en exceptionnel, répond Tellier. Qui échappe aux tâches domestiques, hormis les dictateurs ? Elles font partie de la condition humaine qu’on partage tous. Le chemin de croix, malgré tous les bonheurs qu’elle apporte, c’est la vie elle-même. Sans obligations, sans efforts, un homme peut-il être vraiment heureux ? » Ainsi, les textes sont d’une sincérité abrupte, proches de l’intimité de Tellier tout en étant universels. C’est d’ailleurs Sofia Coppola, avec qui il échangeait un soir sur le pouvoir du topique familial dans la création, qui lui a suggéré le titre de l’album. « Nous ne sommes plus sauvages depuis longtemps, affirme le musicien. Je suis domestiqué, mais comme le reste de l’humanité. » En cela, il rejoint, avec plus d’optimisme cependant, les dires de Nietzsche sur la « domestication de la bête humaine. » Ici, celle-ci est multigénérationnelle et non genrée : loin de cantonner la femme aux tâches du foyer, Tellier se considère donc tout aussi concerné. Ce qui rend le sujet d’autant plus passionnant. Même si, de « A Ballet » à « Won », Tellier chante l’amour, l’évasion, la célébration et le partage, confirmant que la musique adoucit (radicalement) les mœurs.